Guidé par une ponctualité très militaire, je suis arrivé à 9 h 20 à la Maison militaire du Roi pour ma première visite officielle auprès du général-major Vandeveld prévue à 10 heures. J’ai tout d'abord passé un agréable moment en conversant avec le 1er caporal-chef Vilain, qui répondait dans le détail à toutes mes questions sur la garde au Palais royal, son passé opérationnel et sa fonction actuelle. En somme, le genre de contact avec les volontaires de carrière et les sous-officiers que l’on n’a que trop peu souvent l'occasion d'avoir lors de ses études à l’ERM. Cinq minutes avant l’heure, j’étais introduit dans le monde cérémoniel, reçu par une aimable personne vêtue élégamment. J'ai accédé dans les appartements du Général par un impressionnant escalier où j'ai attendu quelques instants près d’une petite table. Afin de m’être encore plus agréable, on m’a offert à boire. En vérité, je n’avais pas encore vraiment réfléchi à ce que j’allais dire ou faire et j’étais aussi détendu que si je m’apprêtais à bavarder encore un peu en chambre avec un camarade de promotion. Voulant tout de même m’activer un peu après m’être simplement laissé guider par cette aimable accompagnatrice, j’ai pris mon carnet de notes et ai essayé de formuler des questions pour anticiper ma conversation avec le Roi et mes questions éventuelles.
J’ignore pour quelle raison, j’avais dans l’idée que le bureau du Général se trouvait derrière l’escalier en colimaçon qui menait plus haut. C’est pourquoi, j’ai sursauté en entendant s’ouvrir une énième porte : cette fois-ci, c’est le Général lui-même qui entrait dans la pièce, par la porte la plus proche. Avec mon carnet et mon stylo à bille encore en main, je me sentais un peu maladroit en serrant la main du Général. Dans son bureau se trouvaient plusieurs sièges individuels et un grand divan. Stress. J’ai tâché d’indiquer de la manière la plus discrête possible un siège individuel afin de savoir si son intention était la même. Heureusement, il m’a rapidement fait comprendre que je pouvais prendre place dans le divan. Nous avons ensuite eu une agréable conversation lors de laquelle il semblait porter un intérêt sincère à ma motivation et à mes opinions au sujet de certains choix pris à l’ERM. En outre, je n’aurais pas pu dire si le Général était francophone ou néerlandophone. Brillant. J’ai également appris qu’il avait été à la fois répétiteur et DEAO au sein de l’ERM. Je me suis trouvé idiot de ne pas m’être renseigné à l’avance: j’aurais alors pu lui demander, par exemple, s’il était curieux d’en savoir plus au sujet d’un changement particulier mis en œuvre de son temps ou qui se profilait à l’horizon lorsqu’il occupait ces fonctions. Tout le monde aime savoir si son travail a donné des résultats.
Après un bon quart d’heure, l’aimable accompagnatrice du début est réapparue et m’a raccompagné à l’extérieur au travers du dédale des différents salons. C’est alors que j’ai appris que le 1er caporal-chef Vilain avait souvent déjeuné avec le Général lorsqu’il était DEAO et je me suis senti encore plus bête, car j’étais parti du principe que le 1er caporal-chef n’en savait probablement rien. C’est à ça aussi que sert l’ERM : étendre ses connaissances chaque jour !
Jens Parisis
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