2020 signifiait une année assez « challenging » pour moi. Mais qui aurait imaginé que ce virus basculerait nos vies complètement comme nous le vivons aujourd’hui. 2020 était tout d’abord une année avec quatre périodes de cliniques, moins de trois mois chacune, avec à la fin de chaque stage un examen oral certifiant nos connaissances. J’ai débuté par la clinique de pédiatrie le 27 Janvier. Dès le début du stage, la problématique du Coronavirus était toujours soulevée par l’hôpital et les directives changeaient de jour en jour dès la fin du mois de février. Nos stages ont donc été prolongés pour éviter une permutation d’hôpital avec ces circonstances. La pédagogie a laissé place à la gestion de cette crise et nous nous devions d’y jouer aussi un rôle.
Malgré la charge de travail très importante autour de la pandémie du Covid-19, les urgences accueillent également des patients qui présentent d’autres pathologies. Parmi les services indispensables malgré la restructuration de l’hôpital, certains se doivent de rester ouverts à accueillir des patients. Parmi ces services, on retrouve la gynécologie, la néphrologie, la cardiologie, la radiologie, la maternité, la néonatologie et pédiatrie et bien d’autres. Certains enfants présentent des pathologies chroniques pour lesquelles une surveillance rapprochée est nécessaire et pour lesquelles les consultations en présentiel ou téléphoniques restent indispensables. Les nouveau-nés doivent être examinés à leur naissance et une attention particulière doit être dirigée vers ces nouvelles familles pour les accompagner malgré cette crise sanitaire.
Ce que la plupart des soignants craignent, pas uniquement en pédiatrie, c’est que certains patients ne viendront aux urgences qu’à un moment très avancé de leur pathologie. Par peur d’être contaminés par le coronavirus, les patients ne se déplacent pas vers les urgences.
Parfois nous sommes amenés à affronter certaines situations très difficiles : certains enfants sont hospitalisés car ils sont porteurs du virus bien qu’asymptomatiques mais leurs parents luttent entre la vie et la mort aux soins intensifs.
Notre stage a été donc restructuré et nous avons été diminués d’effectifs vue la diminution de l’activité. Beaucoup de pédiatres, infirmiers et d’autres soignants ont en effet été renforcer les services adultes, plus affectés par la pandémie. Pour nous étudiants, nous avons pu faire une tournante entre nous pour qu’on puisse préparer notre examen de fin de stage et, pour certains, se porter volontaires dans d’autres services ou hôpitaux.
Ce qui nous fait tous peur avec cette crise, c’est que l’« on ne sait pas ». Beaucoup d’incertitudes, d’insécurités et nombreux points d’interrogations persistent et la seule manière de les combattre c’est en respectant les mesures d’hygiène. Notamment la question autour de la symptomatologie des enfants atteints par le coronavirus ; beaucoup d’entre eux ne montrent pas de symptômes. C’est pourquoi, il faut respecter toutes les précautions et les codes d’habillage lorsque nous les voyons. Tous les enfants hospitalisés sont dépistés.
Parfois nous sommes amenés à affronter certaines situations très difficiles : certains enfants sont hospitalisés car ils sont porteurs du virus bien qu’asymptomatiques mais leurs parents luttent entre la vie et la mort aux soins intensifs. Cette pandémie dépasse donc notre statut d’étudiant en médecine. Cette crise n’est pas uniquement sanitaire et économique mais elle aura aussi des répercussions sur notre société, l’éducation, la politique et surtout l’accompagnement et le soutien des familles qui ont perdu leur proche. #StayHome #StaySafe
Sous-Lieutenant (Med) Selmani Hafsa - Division Spéciale
15 avril 2020
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