- 10 mai 1940: les troupes allemandes franchissent la frontière à 04Hr35. L’aérodrome d’Evere est bombardé à 05Hr00. L'ERM est dissoute comme prévu et les élèves rejoignent dès 08Hr00 leur cantonnement d'alerte à Roodebeek (actuellement Woluwe-Saint-Lambert). Ils aident à la chasse aux parachutistes - imaginaires - allemands… Le 12 mai 1940, les élèves de l’ERM rejoignent le Centre d’Instruction de Sous-Lieutenants de leur arme, dont le cadre, les chevaux et le matériel sont fournis par l’École d’Arme.
- Dès le mois de mai 1940, l'ERM est utilisée comme lieu d'étape par des unités allemandes en route vers le front. Après l'armistice, les Allemands organisent les bâtiments de l'ERM comme caserne à part entière. Ils refusent à plusieurs reprises de restituer aux élèves les livres et cours, ainsi que les effets personnels qui sont restés à l'école. Ils interdisent également l'accès aux archives académiques de l'Ecole, nécessaires pour permettre aux élèves des deux premières années, libérés des camps de prisonniers de guerre en décembre 1940, de poursuivre leurs études dans les universités et hautes écoles.
- Les Allemands apportent de nombreuses modifications, voire des améliorations, à l'infrastructure de l'ERM. Ils remplacent les cuisines des élèves-officiers et de l'École d'Application par des installations culinaires modernes, installent un ascenseur électrique au bloc G, construisent des hangars et garages un peu partout et ajoutent une installation d'épuration des eaux au bassin de natation. Ils bétonnent les aires du manège (Bloc V) et de la carrière (le manège en plein air) et obturent, par une maçonnerie en briques, la grande majorité des baies de fenêtre des sous-sols. Des cloisons en plâtre sont construites dans les blocs D, E et F autour de la grande cour, transformant les grandes salles de cours, salles d'étude et dortoirs en chambrettes. Ils installent même une porcherie dans le bâtiment K du côté de la cour des cellules.
- A partir de 1943, la machine de guerre allemande subit des revers importants : Stalingrad, le débarquement en Normandie…
- Le dimanche 3 septembre 1944, dans l’après-midi, les Welsh Guards de la Division des Guards de l'Armée britannique, suivis du Groupement Piron, atteignent Bruxelles par la chaussée de Waterloo. Depuis quelques jours déjà, les Allemands se retirent de la capitale vers l'est. L'exode atteint son point culminant dans la matinée du 3 septembre, des embouteillages se créant à la place Meiser. Mais avant leur départ, les Allemands ou Rexistes mettent le feu au Palais de Justice pour détruire les documents qui s’y trouvent encore. La population se mobilise pour éteindre l'incendie sans pouvoir empêcher l’écroulement de l’imposante coupole de cuivre, fondue sous la chaleur de l’incendie.
- Dans la soirée, des coups de feu sont échangés un peu partout dans la ville entre des membres de la Résistance, des noirs et des groupes d'Allemands égarés. Au parc du Cinquantenaire, des jeunes gens de la Résistance se battent à coups de mitraillettes avec des Allemands.
- Le lendemain, le 4 septembre 1944, le Groupement Piron arrive au centre de Bruxelles.
- Des prisonniers allemands et collaborateurs sont amenés à l'ERM par des membres de la Résistance, armés de grenades et de fusils. Ceux-ci, une vingtaine de personnes, sont enfermés dans un local au rez-de-chaussée du bâtiment principal (bloc B), à droite de l'entrée. Bien des années plus tard, en 2009, on trouve dans la cave du bloc B un insigne de képi allemand, orné d'un aigle d'or avec croix gammée sur fond rouge.
- Avant de quitter les lieux, les Allemands ont miné l'école, des charges explosives se trouvant sur les paliers des escaliers, reliées par des kilomètres de fil électrique.
- Un groupe de scouts, estafettes de la Résistance, loge à l'école pendant plusieurs jours. Ils s'occupent surtout à fouiller et rassembler toutes les armes. En effet, les Allemands ont abandonné de nombreux fusils, dont ils avaient cassé la crosse, des grenades, des postes radio, des effets personnels et autre matériel. En 1983 un télémètre d'artillerie, orné d'une croix gammée, se trouve encore au sous-sol de la Chaire de Physique (bloc N).
- La plupart du mobilier a disparu, tout comme les portes en fer forgé qui séparent les différentes cours de l'école, ainsi que le plomb des toitures des bâtiments, pour ne pas mentionner les dégâts aux laboratoires et au matériel scientifique et didactique. Les archives ont disparu sans laisser de traces, à l'exception de la partie sauvée des mains de Allemands par le secrétaire de l'ERM en 1940, le commandant Jean L'Heureux. Par la suite, la majeure partie est retrouvée à Moscou et rapatriée en 2002.
- Il apparaît que l'école reste vide les premières semaines après la libération ; ensuite, des troupes britanniques y sont logées.
- Le dimanche 10 septembre 1944 un incendie se déclare au bloc I de l'ERM, qui héberge le magasin et la salle de dessin, ainsi que le gymnase. L'aile nord du bâtiment – le gymnase - est gravement endommagée. Le Service des Bâtiments du Ministère des Travaux publics - le Ministère de Défense nationale n'étant pas encore rétabli - fait obturer, à l'aide de planches, les fenêtres donnant sur la rue Hobbema. La cause de l'incendie est inconnue.
- D'après la liste des travaux à exécuter en vue de la réouverture de l'école, établie par le commandant Raoul Piette, officier de casernement, au profit de la Commission chargée de la Réorganisation de l'Ecole Royale Militaire, les dégâts ne sont pas encore réparés le 11 août 1945. La raison de ce délai est peut-être que l'Ecole est occupée par des troupes britanniques et tombe sous l'autorité de celles-ci. Toutefois, il est quasi certain que des cordes à grimper, tremplins et espaliers flambant neufs attendent les premières promotions à rentrer à l'école rouverte le 7 janvier 1946. Il s'agit notamment des 97ème, 98ème et 100ème Promotions Artillerie et Génie, ainsi que la 85ème Promotion Infanterie et Cavalerie d'avant-guerre, qui se trouvaient respectivement en 4ème, 3ème, 1ère et 1ère année d'études en mai 1940 (ces deux dernières étant rebaptisées 100ème Promotion polytechnique et 85ème Promotion Toutes Armes), et qui sont rappelées pour parachever leurs études.
- Des troupes britanniques restent à l'école au moins jusqu’au mois de juin 1946. En effet, le 28 juin 1946, le ccolonel Georges Beernaerts, commandant de l’école, ordonne : "Afin de permettre aux délégués anglais et belges de vérifier par local l’inventaire du mobilier dressé de commun accord, j’interdis de la façon la plus formelle aux membres du personnel de l’ERM d’entrer dans les locaux évacués par les troupes anglaises".
La photo montre une unité de transmissions allemande dans la grande cour en mai 1940. Elle est prise depuis le bloc G.
Nouvelles historique
Repas de corps - novembre 1961
Qui était l'adjudant Charles Vijt et que signifiait-il pour l'école ?L'escrime à l'ERM
Depuis la création de l'École Militaire en 1834 jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, l'escrime, ainsi que l'équitation, constituent une partie importante de la formation militaire.Sint-Nicolas à l'ERM
Saint-Nicolas à l'ERM dans les années 1970… A cette époque, la promotion polytechnique de cinquième année d'études organise traditionnellement une fête de Saint-Nicolas au bar de l'École d'Application au bloc M.1978 : arrivée des premières femmes étudiantes à l'ERM
Trois ans après l'entrée des premières dames au sein de l'Armée belge, les premières élèves féminines sont incorporées à l'ERM, le 1 septembre 1978, au sein des 133ème Promotion polytechnique et 118ème Promotion Toutes Armes.1957: Challenge Chapelié annulée suite à la mise en quarantaine
Depuis 1948, l'ERM et l'École Polytechnique de Paris se disputent annuellement le Challenge lieutenant-général Jean-Jacques Chapelié, qui porte le nom du premier commandant de l'ERM, ancien élève de l'École Polytechnique. En 1957 la compétition est planifiée à Paris du 6 au 8 avril, mais est annulée suite à la mise en quarantaine d'un grand nombre d'élèves de l'ERM qui souffrent d'hépatite.
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